Fausses identités, faux ordres de virements mais aussi fausses cagnottes d’entraide… Les autorités ont constaté une augmentation massive des arnaques en ligne pendant le confinement. Florilège de ce qu’il faut savoir pour ne pas être piégé.
L’épidémie de Covid-19 s’est accompagnée d’une recrudescence de fraudes et d’escroqueries, notamment en ligne. Pour faire face au phénomène, sept ministères ont mis sur pied une Task-Force de lutte qui enquête et distribue ses conseils pour mieux se prémunir contre des fraudes très variées qui visent autant les consommateurs que les entreprises.
Faux ordres de virement bancaire
Depuis 2010, plus de 3 000 escroqueries ou tentatives d’escroqueries aux faux ordres de virement à l’étranger ont visé des sociétés implantées en France pour un préjudice d’environ 750 millions d’euros. Si on y ajoute les tentative de fraudes, le montant grimpe à plus de 1,8 milliard d’euros. Il est recommandé de se méfier de trois techniques, très souvent utilisées :
Le changement de RIB : de nouvelles coordonnées bancaires sont adressées par courrier électronique avec des caractéristiques de messagerie très proches de celles du fournisseur ou de l’interlocuteur habituel. Un peu d’inattention et le tour est joué.
La fausse identité : les fraudeurs usurpent l’identité du dirigeant, d’un responsable de la société ciblée ou encore d’une personnalité publique pour soutirer de l’argent à l’entreprise. Il y a récemment eu un procès contre des escrocs qui ont pendant deux ans utilisé l’identité du ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian.
Le lien frauduleux : un lien contenant un logiciel espion invite à se connecter sur le portail de la banque gestionnaire des comptes et à composer les identifiants et codes d’accès. De faux ordres de virement sont alors établis, les mots de passe modifiés, privant les services comptables de toute vérification de leur trésorerie.
Gare au hameçonnage
Le rapport donne un exemple simple : lors d’une navigation sur Internet, vous êtes interrompu par un message d’alerte. Celui-ci, relativement habituel et qui reprend à la perfection les codes graphiques de votre ordinateur, incite la victime à contacter un service de support technique via téléphone.
Cette méthode, c’est de l’hameçonnage (ou phishing en anglais), une technique frauduleuse destinée à leurrer l’internaute pour l’inciter à communiquer des données personnelles ou bancaires via de faux message, SMS ou appel téléphonique de banques, de réseau sociaux, d’opérateurs de téléphonie, de fournisseurs d’énergie, de sites de commerce en ligne, d’administrations.
Pour se prémunir, il est essentiel de se méfier des contacts inconnus, de bien lire l’intégralité des messages, d’évaluer son niveau de langue, se méfier des liens, des demandes saugrenues ou trop tentantes et ne pas considérer qu’une adresse mail est 100% fiable.
Comment se protéger ?
Utilisez un logiciel bloqueur de publicités, installez un anti-virus et mettez-le à jour. Désactivez le volet de prévisualisation des messages ou lisez vos messages en mode de texte brut.
Le vol des coordonnées remplace le vol de la carte bancaire
Votre carte bancaire est toujours dans votre portefeuille mais vous constatez des opérations bancaires dont vous n’êtes pas à l’origine sur vos comptes ? Il faut réagir vite en contactant votre banque et la police ou la gendarmerie.
Vos coordonnées ont peut-être été soutirées lors d’un achat en ligne. Sur Internet, n’achetez que sur des sites protégés par le logo cadenas en haut à gauche dans la barre de frappe dont l’adresse commence par « https ». Evitez aussi d’accepter l’enregistrement de vos coordonnées bancaires même pour un site marchand que vous fréquentez régulièrement. Si votre banque le permet, la carte à usage unique ou carte virtuelle est un bon moyen de limiter les risques, tout comme l’utilisation d’un antivirus et d’un pare-feu.
Les fausses cagnottes en ligne sont en augmentation
La Task Force intergouvernementale met en garde contre les appels malveillants aux dons qui se sont multipliés. Soit les cagnottes sont organisées par des entités ou des sites internet non autorisés à exercer cette activité en France, soit les escrocs tentent de recourir à des cagnottes mensongères sur des sites reconnus comme Leetchi par exemple. Il est essentiel de vérifier les informations explicatives qui accompagnent la mise en ligne et d’en vérifier l’authenticité.
Gare aux placements bancaires trop alléchants
L’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) et l’Autorité des marchés financiers (AMF) constatent, depuis plusieurs années, une recrudescence des arnaques aux placements alléchants, crédits et autres assurances. Un phénomène qui se développe particulièrement dans le contexte de taux d’intérêt bas.
Source : Moneyvox